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Guerre en Ukraine : Boris Johnson met en garde Emmanuel Macron contre « toute tentative » d’une solution négociée « maintenant »

Par C.B.-- 26-Juin-2022 0

 

Lors d’une rencontre en marge d’un sommet du G7 en Allemagne, les deux dirigeants « sont convenus qu’il s’agissait d’un moment critique pour l’évolution du conflit et qu’il était possible de renverser le cours de la guerre », a rapporté dimanche un porte-parole du gouvernement britannique, précisant qu’ils s’étaient accordés pour « renforcer » le soutien militaire à Kiev. « Le premier ministre [britannique] a souligné que toute tentative de régler le conflit maintenant ne ferait que causer une instabilité durable et donner à Poutine le droit de manipuler les pays souverains et les marchés internationaux à perpétuité », a-t-il ajouté.

Contrairement à Emmanuel Macron, Boris Johnson refuse tout dialogue avec Vladimir Poutine, qu’il a qualifié de « dictateur », depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans une interview aux médias britanniques, Boris Johnson a estimé que les Occidentaux devaient avoir, lors du sommet du G7, suivi d’un sommet de l’OTAN à Madrid, « des discussions vraiment, vraiment franches » au sujet des implications de la guerre et des sanctions en termes d’inflation notamment, afin de « protéger l’unité » affichée jusqu’à présent. « Il va y avoir, de manière réaliste, une certaine fatigue au sein des populations et des classes politiques », a-t-il estimé, reconnaissant une « certaine anxiété » à ce sujet.

Les frappes sur Kiev relèvent de la « barbarie », juge Biden

Le président américain a jugé ce matin que les nouveaux bombardements sur un quartier de Kiev, proche d’une usine d’armement déjà touché ces dernières semaines, constituaient un acte de « barbarie », faisant implicitement référence aux Russes. Joe Biden participe jusqu’à mardi au sommet du G7 à Elmau, en Allemagne.

Quatre explosions avaient été entendues aux premières heures du jour à Kiev. « Il y a des gens sous les décombres », a déclaré le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko, ajoutant que plusieurs victimes avaient déjà été hospitalisées. Selon Ihor Klymenko, commandant en chef de la police ukrainienne, cinq personne au moins ont été blessées.

Les dirigeants du G7 accentuent la pression sur la Russie

Les dirigeants des pays du G7 ont eu peu le temps de goûter le cadre enchanteur du sommet qui s’est ouvert dimanche en Bavière, affichant leur détermination à soutenir l’Ukraine face à la Russie, visée par de nouvelles sanctions.

Soucieux d’envoyer un signal fort de soutien à Kiev, le président des Etats-Unis, Joe Biden, et le premier ministre britannique, Boris Johnson, ont annoncé un embargo sur les importations d’or russe, avant même que la décision ne soit formalisée par l’ensemble du G7. Cette interdiction, qui porte sur l’or nouvellement extrait en Russie, sans viser celui déjà vendu, frappera « directement les oligarques russes et s’attaquera au cœur de la machine de guerre de Poutine », a assuré Boris Johnson.

Les Occidentaux ont déjà pris plusieurs volets de sanctions contre la Russie, dont la guerre contre l’Ukraine est entrée dans son cinquième mois. Mais le gouvernement ukrainien en réclame davantage, à la suite des bombardements russes qui ont visé Kiev dimanche matin, un acte de « barbarie » dénoncé par M. Biden.

Face à un risque de « fatigue » du camp occidental, évoqué par Boris Johnson, le président américain a lancé un nouvel appel à l’unité du G7 et de l’OTAN face à Moscou. Vladimir Poutine espérait « que, d’une manière ou d’une autre, l’OTAN et le G7 se divise[raie]nt ». « Mais nous ne l’avons pas fait et nous ne le ferons pas », a assuré M. Biden.

Hôte du sommet, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a également loué l’unité des alliés, à laquelle « Poutine ne s’attendait pas ». Les dirigeants ne se sont pas privés, lors d’un échange informel capté par les caméras, de tourner en dérision le président russe et sa pose torse nu lors d’une séance photo en 2009.

Le G7 en quête de cohésion et d’alliés face à la Russie

Le conflit déclenché par la Russie de Vladimir Poutine teste, au fil des jours, la cohésion des sept pays occidentaux les plus industrialisés, et confirme la limite de leur influence dans le monde. Si le G7 joue un rôle central dans la coordination des sanctions engagées contre la Russie et dans l’aide apportée à Kiev, parfois au prix de débats feutrés, il est tenu de composer avec les nombreux pays asiatiques, africains et latino-américains qui refusent de choisir leur camp et s’inquiètent des conséquences du retour de la guerre sur le continent européen. Un conflit souvent considéré par ces Etats comme « régional », au risque de creuser le fossé entre « l’Ouest et le reste » de la planète.

L’Ukraine demande plus d’armes et de sanctions contre Moscou après des frappes sur Kiev

L’Ukraine a réclamé dimanche plus d’armes et de sanctions contre Moscou aux pays du G7, réunis en sommet en Bavière (Allemagne), à la suite d’une frappe russe, plus tôt dans la matinée, sur un complexe résidentiel proche du centre de Kiev. « Le sommet du G7 doit répondre par plus de sanctions contre la Russie et plus d’armes lourdes pour l’Ukraine », a exhorté sur Twitter Dmytro Kuleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, appelant à « vaincre l’impérialisme malade » de la Russie.

Moscou dit avoir bombardé une usine de production de missiles à Kiev

La Russie a affirmé avoir frappé dimanche une usine de production de missiles à Kiev, qualifiant de « fake » les affirmations selon lesquelles elle avait touché une zone résidentielle de la capitale ukrainienne. C’est l’usine d’armement Artem qui, « en tant qu’infrastructure militaire, était la cible », a déclaré le ministère de la défense russe dans un communiqué, affirmant que les dégâts causés à un immeuble résidentiel voisin étaient dus à un missile ukrainien de défense antiaérienne.

Selon le maire de Kiev, ces bombardements ont fait un mort. « Six habitants ont été blessés. Quatre d’entre eux ont été hospitalisés, parmi lesquels une fillette de 7 ans », a-t-il ajouté.

Moscou dit avoir frappé un centre d’entraînement militaire près de la frontière polonaise

La Russie a déclaré dimanche avoir frappé trois centres d’entraînement militaires dans le nord et l’ouest de l’Ukraine, dont un situé à proximité de la frontière polonaise, quelques jours avant un sommet de l’OTAN, dont Varsovie est membre.

Ces bombardements ont été effectués avec des « armes de haute précision des forces aérospatiales russes et des missiles [de croisière] Kalibr », a fait savoir, dans un communiqué, le porte-parole du ministère de la défense russe, Igor Konachenkov. Parmi les cibles visées figure un centre d’entraînement militaire des forces ukrainiennes à Starytchi, dans l’oblast de Lviv, à une trentaine de kilomètres de la frontière polonaise. Les deux autres centres d’entraînement ukrainiens visés se trouvent dans la région de Jytomyr (Centre-Ouest) et dans la région de Tchernihiv (Nord).

M. Konachenkov n’a pas précisé d’où ni quand ces missiles avaient été tirés, mais l’Ukraine a annoncé samedi que la Russie avait mené, ce jour-là, des bombardements depuis la Biélorussie, pays frontalier de l’Ukraine. Moscou ne s’est pas exprimé à ce sujet. Après ces frappes, plusieurs brigades ukrainiennes « ont entièrement perdu leurs capacités de combat » et les « plans visant à les déployer dans des zones de combat ont été contrecarrés », a affirmé M. Konachenkov.

Avec ces bombardements, la Russie rappelle une nouvelle fois qu’elle est capable d’atteindre n’importe quel point du territoire ukrainien, même si l’essentiel des opérations se déroulent désormais dans l’est et le sud de ce pays.

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