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ALGÉRIE/ POLITIQUE : REACTIONS AU DÉCÈS du Dr Fekhar en détention

Par Y.B.-- 28-Mai-2019 938

ALGÉRIE/ POLITIQUE : RECTIONS AU DÉCÈS du Dr Fekhar en détention

Amnesty International dénonce « une honte » pour l’Algérie:

Amnesty International a réagi vivement, ce mardi 28 mai, à l’annonce de la mort en détention du militant des droits de l’Homme Kamel eddine Fekhar, dénonçant une « honte » pour l’Algérie.

« Kamel eddine n’aurait jamais dû être arrêté. Sa mort en détention exige des autorités algériennes qu’elles examinent leur traitement de Fekhar et leur bilan épouvantable en matière de droits humains. Les autorités doivent immédiatement ordonner une enquête effective, indépendante et impartiale sur les circonstances de son décès et traduire en justice toute personne soupçonnée d’avoir une responsabilité pénale dans cette affaire », a déclaré Najia Bounaim, directrice des campagnes pour l’Afrique du Nord, cité dans le communiqué.

« Les autorités algériennes doivent immédiatement revoir leurs politiques répressives et le traitement honteux réservé aux militants et aux manifestants dans le pays et laisser un espace à la liberté d’expression et au droit de manifester pacifiquement », a ajouté Amnesty.

L’ONG de défense des droits de l’Homme rappelle le cas Mohamed Tamalt « décédé à l’hôpital universitaire de Mohamed Lamine Dabbaghin à Bab El Oued, à Alger, après une grève de la faim entamée le 27 juin 2016 et qui aura duré cinq mois ». Un décès resté sans suite : aucune enquête n’a été menée.

La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (Laddh) a dénoncé dans un communiqué le décès, ce mardi, du militant et défenseur des droits, le Dr Kamal Eddine Fekhar.

Estimant que « la dégradation de l’état de santé » de Fekhar à cause de sa grève de la faim qu’il avait entamée depuis plus de 40 jours était « avérée », la Ligue affirme que « persister à le laisser en détention est un manquement à la protection de sa vie par les autorités ».

« Kamal Fekhar était un détenu d’opinion, il n’avait commis ni délit ni crime. Au-delà de la question récurrente du recours excessif à la détention provisoire alors que la constitution, le pacte international relatif aux droits de l’Homme et les dispositions du code de procédure pénale consacrent la liberté comme principe et non l’exception, la judiciarisation de l’acte politique, des libertés d’expression et d’opinion est un danger pour les libertés », dénonce également la Laddh dans un communiqué signé par son président l’avocat Noureddine Benissad.

La Laddh « exige une enquête indépendante et impartiale pour déterminer les causes de son décès et les responsabilités quant aux défaillances relatives à la protection de la vie de Kamal Fekhar ».

Abdellah Zekri est le président du Collectif des mozabites d’Europe. Cette figure de l’islam de France où il est aussi le président de l’Observatoire de l’islamophobie a joué un rôle de médiateur dans la crise qui a secoué la ville de Ghardaïa il y a quelques années. Ce presque octogénaire n’est pas un va-t-en-guerre. Mais il ne cache pas sa colère. Il a alerté il y a plusieurs jours déjà sur la situation du détenu Kamel Eddine Fekhar, redoutant cette issue fatale qui s’est produite aujourd’hui. Sa mort est « un crime », clame-t-il dans cet entretien.

PT : Le décès est incompréhensible et inacceptable »: Le Parti des travailleurs (PT) a appris « avec tristesse, colère et consternation le décès du militant Dr Fekhar Kamel Eddine en détention provisoire depuis le 31 mars 2019 »

« Le décès de ce militant en détention est incompréhensible et inacceptable », ajoute le PT dans un communiqué.

Le PT « fait porter l’entière responsabilité de cette tragique disparition aux pouvoirs publics car ils l’ont laissé mourir en prison alors qu’ils étaient régulièrement alertés par les avocats et la famille du défunt de la détérioration de sa santé, de la situation de danger de mort dans laquelle il se trouvait après une grève de la faim qui a duré 50 jours », ajoute-t-il appelant la libération des détenus politiques.

« Plus jamais de détenus d’opinion ! Liberté pour Louisa Hanoune et pour tous les détenus politiques et d’opinion ! », conclut le PT.

 RCD : le RCD dénonce un « crime »

Le RCD a réagi à l’annonce du décès du militant des droits de l’Homme Kamel-Eddine Fekhar, dénonçant un « crime dont la responsabilité est l’œuvre des autorités publiques ».

« Kamel Eddine Fekhar est décédé pendant sa énième détention malgré les appels au secours sur la dégradation de son état de santé. Ni les supplications de sa famille et de ses enfants ni les alertes lancées par son avocat et de nombreux militants et organisations n’ont eu d’effet sur un appareil judicaire plus occupé à décoder les désidératas de ses nouveaux maîtres », écrit le RCD dans un communiqué.

« L’interpellation arbitraire de Kamel Eddine Fekhar après le 22 février 2019 indiquait déjà que l’administration et l’appareil judicaire sont mus par les mêmes motivations qu’avant. Sa mort à l’hôpital de Blida après une grève de la faim pour protester contre l’injustice qu’il a subit démontre que rien n’a fondamentalement changé dans la conduite des affaires du pays », ajoute le communiqué.

« Le RCD dont de nombreux militants du Mzab ont été victimes de l’arbitraire du système politique dénonce et condamne ce crime dont la responsabilité est l’œuvre des autorités publiques. Ils appellent les citoyennes et les citoyens à maintenir la mobilisation pour le départ du système politique et de tous ses symboles. Il assure sa famille de toute sa solidarité », conclut le texte.

Mohcine Belabbas : « Combien de morts faudra-t-il encore … ? »

Le docteur Kamel Eddine Fekhar, décédé ce mardi 28 en détention, « est le deuxième détenu d’opinion, après Mohamed Tamalt, à être poussé à la mort en moins de 3 ans », écrit Mohcine Belabbas dans une déclaration.

« Combien de morts faudra-t-il encore enregistrer avant que les dirigeants de notre pays comprennent que les conflits politiques et les différences d’opinions ne se traitent pas par l’acharnement judiciaire, la répression et/ou la violence armée? », s’interroge le président du RCD.

« Combien de femmes faudra-t-il encore rendre veuves pour que les dirigeants civils et militaires comprennent qu’il faudra instaurer la liberté et la démocratie pour nous tous ? Combien d’enfants faudra-t-il encore rendre orphelins pour que les tenants du système en place comprennent qu’il est temps de restaurer la vraie paix dans ce pays par l’acceptation de tous les Algériens « dans toutes leurs singularités » et l’instauration du vivre ensemble entre nous tous ? », poursuit-il.  Avant de conclure : « Il est temps de rétablir les vérités et de rendre justice ».

Sofiane Djilali, président de Jil Jadid 

« Le décès de Kamel Eddine Fekhar est un choc qui interpelle toutes les consciences algériennes. L’homme a été jeté en prison pour une simple opinion. « Nous vivons l’apartheid » avait-il dénoncé. Alors que le peuple sortait par millions dans les rues pour se débarrasser de ce système liberticide, la justice, cet instrument qui porte si mal le nom de cette vertu, s’est retournée contre lui comme un bouc émissaire car l’un des militants les plus actifs (…) ».

Ahmed Djedai (conseiller auprès du premier secrétaire FFS)

« L’assassinat dans les geôles du régime de ce militant infatigable des libertés et des droits humains vient nous rappeler les méthodes brutales d’un pouvoir sans foi ni loi. Je me joins à toutes celles et tous ceux qui condamnent avec la plus grande vigueur cet acte abject et demandent la vérité et la justice sur son assassinat qui vient s’ajouter à celui du journaliste Mohamed Talmat mort dans les mêmes conditions inhumaines. Comme je me joins à toutes celles et tous ceux qui réclament la libération de tous les détenus d’opinion. Ces actes ne resteront pas impunis ».

Mokrane Ait Larbi réclame une enquête indépendante

L’avocat Mokrane Ait Larbi a fait part mardi de son « affliction personnelle » après « la mort du militant des causes justes, Kamel Eddine Fekhar, décédé ce matin à l’hôpital, alors qu’il se trouvait en détention provisoire pour un délit d’opinion. »

« Le Dr Fekhar est l’objet de plusieurs arrestations pour des raisons politiques, avec des motifs préfabriqués par les juges sur injonction de l’autorité politique », ajoute l’avocat, expliquant que « Son seul tort est de défendre à chaque fois des causes justes en lesquelles il croit profondément, jusqu’à la mort. »

« J’ai connu le Dr Fekhar, militant des droits de l’homme et de la liberté du culte. », témoigne encore l’avocat qui rappelle que le défunt , dont il avait déjà assuré la défense était emprisonné à plusieurs reprises avec ses amis,« à cause des tragiques événements de Ghardaïa monts de toute pièce par le système pour faire diversion sur la corruption. »

« Jusqu’ à quand les responsables de ce drame resteront impunis ? », interroge l’avocat qui appelle à « l’ouverture d’une enquête indépendante pour situer les responsabilités. »

Et l’avocat  de conclure que « Le Dr Fekhar restera dans les mémoires de tous les militants en faveur des libertés et des Droits  humains »

Rassemblement Action Jeunesse (RAJ)

RAJ) a appelé ce mardi les autorités à ouvrir une enquête « indépendante et transparente » afin de déterminer les circonstances de la mort de Fekhar. « Face à cette à cette mort tragique, le RAJ appelle à l’ouverture d’une d’enquête indépendante et transparente pour déterminer les circonstances de la mort de Kamel Eddine Fekhar, » affirme le RAJ

 

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