Derniées informations
prev next

Guerre en Ukraine: Washington demande à Moscou de cesser ses menaces nucléaires

Par Y.B.-- 26-Sep-2022 0

Les Etats-Unis ont demandé à la Russie de mettre fin à son discours agitant la menace nucléaire dans la guerre en Ukraine.

« Nous avons été très clairs avec les Russes, publiquement et en privé, pour qu’ils cessent de parler d’armes nucléaires », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un entretien à la chaîne CBS News diffusé dimanche. « Il est très important que Moscou nous entende et sache que les conséquences seraient horribles. Et nous avons été très clairs à ce sujet », a insisté le secrétaire d’Etat. « Toute utilisation d’armes nucléaires aurait des effets catastrophiques pour le pays qui les utilise, bien sûr, mais aussi pour beaucoup d’autres. »

Un peu plus tôt, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche avait déjà mis en garde contre les conséquences « catastrophiques » en cas d’utilisation de l’arme nucléaire par Moscou. « Nous avons la capacité de parler directement à un haut niveau [aux Russes], de leur dire clairement quel est notre message et d’entendre le leur », avait aussi dit Jake Sullivan sur NBC.

« Cela s’est produit fréquemment ces derniers mois, cela s’est même produit ces derniers jours », a-t-il déclaré, sans toutefois préciser la nature des canaux de communication employés, afin de « les protéger ».

Mercredi, dans un discours télévisé, Vladimir Poutine avait fait une allusion à la bombe atomique, en se disant prêt à utiliser « tous les moyens » dans son arsenal contre l’Occident, qu’il a accusé de vouloir « détruire » la Russie. « Ce n’est pas du bluff », avait aussi assuré le président russe.

La doctrine militaire russe autorise l’utilisation d’armes nucléaires tactiques sur le champ de bataille pour forcer un ennemi à battre en retraite. Mais la doctrine militaire russe prévoit aussi la possibilité de recourir à des frappes nucléaires si des territoires considérés comme siens par Moscou sont attaqués, ce qui pourrait être prochainement le cas avec les régions ukrainiennes dans lesquelles se déroulent depuis vendredi des référendums d’annexion.

Ces scrutins, qualifiés de « simulacres » sans valeur juridique par Kiev et ses alliés occidentaux, se déroulent dans les régions de Donetsk et de Louhansk, qui forment le bassin minier du Donbass, dans l’est de Ukraine, ainsi que dans les zones occupées de Kherson et de Zaporijia, dans le sud du pays.

Un militaire blessé lors d’une fusillade dans un centre de mobilisation de l’armée en Russie

Un homme a ouvert le feu lundi dans un centre de recrutement de l’armée russe en Sibérie, blessant grièvement un militaire qui y travaillait, a rapporté un responsable, en pleine mobilisation partielle pour combattre en Ukraine. Cet incident survient alors que des protestations se sont fait entendre en Russie contre la mobilisation partielle ordonnée le 21 septembre par Vladimir Poutine.

« Le commissaire militaire Alexandre Elisseïev est en réanimation, dans un état très grave (…) Le tireur a été immédiatement arrêté. Il sera obligatoirement puni ! », a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région d’Irkoutsk, Igor Kobzev. Il a précisé que la fusillade avait eu lieu dans le centre de recrutement militaire d’Oust-Ilimsk, une ville industrielle située en pleine Sibérie, à 600 kilomètres au nord d’Irkoutsk. Dans un communiqué, le comité d’enquête russe a précisé que le suspect était un habitant de cette ville âgé de 25 ans. « J’ai honte qu’une telle chose se produise à un moment où, au contraire, nous devrions être unis, et ne pas se battre les uns contre les autres, mais contre les menaces réelles », a ajouté le gouverneur.

Selon l’ONG OVD-Info,  plus de 2 300 personnes ont été interpellées depuis l’annonce de Vladimir Poutine lors d’actions contre la mobilisation militaire. D’importants départs de Russes vers des pays frontaliers ont également été signalés.

« Je ne veux pas tuer mon peuple slave, mes frères, mes sœurs »

Né en Crimée, péninsule du sud de l’Ukraine annexée en 2014 par la Russie, Alex témoigne sans que son identité complète ne soit révélée, de peur des conséquences pour sa femme et sa fille qu’il a dû laisser en Russie. « Elles sont otages, si mon visage apparaît elles risquent la prison », dit l’ancien militaire. Il a pris sa valise et a fui en Finlande dès qu’il a entendu le président russe Vladimir Poutine annoncer une « mobilisation partielle » pour la guerre en Ukraine.

Sur le terrain, l’armée ukrainienne continue de chercher à bousculer les Russes dans l’Est

Trois semaines après une percée fulgurante dans le nord-est du pays qui leur a permis de regagner des milliers de kilomètres carrés, les forces ukrainiennes maintiennent la pression sur l’armée russe dans le Donbass.

Dans la région de Kharkiv (Nord-Est), majoritairement reprise aux Russes lors d’une offensive ces dernières semaines, les Ukrainiens contrôlent désormais une grande partie de la ville de Koupiansk, un nœud ferroviaire crucial utilisé auparavant par la Russie pour ravitailler ses forces déployées plus au sud.

Mais une bande étroite sur la rive est de l’Oskil demeure entre les mains des forces russes, ce qui empêche les Ukrainiens d’avancer vers la région de Louhansk, contrôlée par la Russie. Le week-end dernier, des pluies torrentielles ont compliqué la tâche des troupes de Kiev. « Comme il est difficile d’avancer à cause de la météo, nous ciblons leurs véhicules blindés, leurs dépôts de munitions et les groupes de soldats », a déclaré, samedi, le sergent ukrainien Roman Malyna, dans le vacarme incessant des bombardements.

Plus au sud, les Ukrainiens manœuvrent désormais vers Lyman, à 50 kilomètres au sud-est d’Izioum, dans le nord de la région de Donetsk. Cette ville tient lieu de verrou dans le dispositif russe, entre le front au nord du saillant de Kramatorsk et l’Oskil, par lequel transite l’essentiel du ravitaillement des forces russes déployées dans l’est de l’Ukraine. Vendredi, Kiev a revendiqué la prise de Iatskivka sur la rive orientale de l’Oskil, à 30 kilomètres au nord-ouest de Lyman. Selon l’Institute for the Study of War (ISW), un centre de réflexion établi aux Etats-Unis, « les forces ukrainiennes combattent des positions russes à Karpivka, Nove et Novoserhiïvka », au nord et à l’est de la ville. « Les Ukrainiens poussent à l’est et au nord de Lyman, dans un mouvement d’encerclement (…) poussant l’armée de l’air russe à lancer des missions désespérées pour défendre cette poche. Ils ont perdu quatre ou cinq avions ce week-end », observe l’analyste Mike Martin, du département Etudes de la guerre au King’s College de Londres.

Malgré cette multiplication des offensives ukrainiennes dans le Donbass, l’armée russe et les paramilitaires du Groupe Wagner s’acharnent à tenter de percer en direction de la ville industrielle de Kramatorsk. « De manière surprenante, les forces russes continuent de pousser pour s’emparer de la ville de Bakhmout », en dépit de « progrès limités ces dernières semaines », note Michael Kofman, du think tank Center for a New American Security. Un effort tactique ayant peu de sens militaire, mais qui répond à un « objectif politique », selon lui, alors que le Kremlin compte officiellement annexer le Donbass au terme des référendums en cours, conformément à son but de guerre.

FINLANDE

Les garde-frontières finlandais ont annoncé lundi avoir enregistré le week-end le plus chargé de l’année concernant des entrées de Russes (environ 17 000). Dans le détail, 8572 Russes sont entrés en Finlande samedi par la frontière terrestre (pour 4199 sorties vers la Russie), et 8314 dimanche (pour 5068 sorties).

“La raison principale est la mobilisation”, affirme un responsable des garde-frontières, même si le nombre de passages reste inférieur à celui enregistré avant la pandémie de Covid-19.

L’oligarque Evgueni Prigojine, proche du Kremlin, admet avoir fondé le groupe paramilitaire Wagner

Evgueni Prigojine a reconnu lundi avoir fondé en 2014 le groupe paramilitaire Wagner pour combattre en Ukraine et reconnu sa présence notamment en Afrique et en Amérique latine. Dans une publication sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord, l’intéressé dit avoir fondé le groupe afin d’envoyer des combattants compétents au Donbass ukrainien en 2014. « C’est à ce moment-là, le 1er mai 2014 qu’est né un groupe de patriotes qui a pris le nom de Groupe tactique de bataillon Wagner », dit-il dans ce communiqué. « Et maintenant un aveu (…) ces gars, des héros, ont défendu le peuple syrien, d’autres peuples de pays arabes, les démunis africains et latino-américains, ils sont devenu un pilier de notre patrie », a-t-il encore affirmé.

Le groupe paramilitaire est suspecté depuis des années de mener dans l’ombre les basses œuvres du Kremlin sur différents théâtres d’opération, ce que Moscou a toujours démenti. Evgueni Prigojine était accusé par nombre de puissances occidentales et médias russes d’être le financier de Wagner, dont les hommes ont été vus en Syrie, en Libye, en Ukraine et en République centrafricaine notamment. Le Kremlin a toujours démenti avoir des liens avec des groupes paramilitaires.

Evgueni Prigojine, 58 ans, n’est pas un oligarque comme les autres, ni même un membre du premier cercle de Vladimir Poutine. Ancien gangster – il a été condamné en 1981 à douze ans de prison pour banditisme et divers vols –, il a bel et bien commencé sa nouvelle vie en vendant des hot-dogs puis en ouvrant un restaurant de luxe, faisant connaissance dans les années 1990 avec le fonctionnaire pétersbourgeois Poutine. De là date son surnom de « chef de Poutine ». Ce dernier, connu pour craindre les empoisonnements, lui fera confiance plus tard pour fournir le Kremlin. La proximité du « chef » avec le président lui permettra surtout de remporter des contrats de plus en plus importants (celui avec le ministère de la défense est évalué à plus d’un milliard d’euros par an).

La « honte » de cette fusillade dans une période où les Russes « devraient être unis »

Dans un communiqué, le Comité d’enquête russe a précisé que le suspect de la fusillade dans un centre de mobilisation était un habitant de cette ville âgé de 25 ans. « J’ai honte qu’une telle chose se produise à un moment où, au contraire, nous devrions être unis, et ne pas se battre les uns contre les autres, mais contre les menaces réelles », a ajouté le gouverneur.

Cet incident survient alors que des protestations se sont fait entendre en Russie contre la mobilisation partielle ordonnée le 21 septembre par Vladimir Poutine.

Arrestations au Daghestan après des affrontements entre police et opposants à la mobilisation

La police a arrêté une centaine de personnes après que des heurts ont éclatés dans la république du Daghestan lors d’une manifestation pour protester contre l’ordre de mobilisation partielle décrété mercredi par le président russe, Vladimir Poutine, rapporte l’agence de presse Reuters. De nombreuses manifestations ont été organisées en Russie après l’annonce de la mobilisation des réservistes, la première mobilisation à grande échelle depuis la seconde guerre mondiale, pour le conflit en Ukraine.

L’opposition est particulièrement forte dans les régions pauvres peuplées de minorités ethniques, comme le Daghestan. La république du Daghestan est l’une des vingt-deux républiques de Russie. Elle est située sur les rives de la mer Caspienne, en Ciscaucasie, et sa population est majoritairement musulmane. Selon le groupe de défense des droits OVD-Info, au moins cent personnes ont été arrêtées dans la capitale, Makhatchkala.

Des dizaines de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants criant : « Non à la guerre ! » Reuters n’a pas été en mesure d’authentifier ces vidéos et n’a pas pu joindre les autorités du Daghestan. Le Daghestan a déjà payé un lourd tribut à la guerre. Selon un bilan publié par la BBC, au moins 301 soldats originaires du Daghestan sont morts depuis le début du conflit, plus que dans tout autre région de Russie

FRONTIÈRES

Le Kremlin n’a pas “pris de décisions” sur la fermeture des frontières, a annoncé lundi l’exécutif russe, dans un communiqué.

Pour rappel, des milliers de Russes cherchent à quitter le pays depuis l’annonce, par Vladimir Poutine, d’une mobilisation partielle.

Des maisons et une école endommagées par des bombardements dans la région de Mykolaïv

Vitaliy Kim, le gouverneur de Mykolaïv, a publié sur Telegram une mise à jour des dégâts causés pendant la nuit dans sa région par les bombardements russes.

D’après lui, « une attaque a été menée contre une zone industrielle à la périphérie de la ville », « plus de 15 maisons et une école ont été endommagées » dans un village, tandis qu’ « un immeuble résidentiel de deux étages et une entreprise agricole » dans un autre village. Aucune victime n’a été toutefois enregistrée dans la nuit.

Un ex-militaire russe fuit l’ordre de mobilisation par « dégoût »

Dès qu’il a entendu le président russe Vladimir Poutine annoncer une « mobilisation partielle » pour la guerre en Ukraine, Alex, un ancien officier russe, a sauté dans sa voiture et roulé jusqu’en Finlande avec une seule valise. « Je ne veux pas tuer mon peuple slave, mes frères, mes sœurs », dit le quadragénaire depuis une modeste chambre d’hôtel dans le pays nordique, où il est arrivé jeudi.

« J’ai un dégoût physique d’être en présence de nos citoyens russes qui soutiennent la guerre », explique celui qui est aujourd’hui ingénieur en informatique. Né en Crimée, péninsule du sud de l’Ukraine annexée en 2014 par la Russie, Alex témoigne sans que son identité complète ne soit révélée, de peur des conséquences pour sa femme et sa fille qu’il a dû laisser en Russie.

Pour lui, « tout a changé » lorsqu’il a participé à une manifestation à Saint-Pétersbourg au lendemain de l’annonce de la mobilisation et qu’il a vu que si peu de ses concitoyens y participaient. C’est alors, dit-il, qu’il a réalisé qu’il n’y avait « plus rien à faire » pour la Russie et qu’il s’est convaincu que le pays allait s’effondrer : « Je sais ce que l’armée russe est de l’intérieur, je suis profondément convaincu que Poutine va perdre ». « Des esclaves qui ne veulent pas se battre ne vaincront jamais quelqu’un de leur vie », assure l’ancien officier.

ZAPORIJIA

Le directeur général de l’AIEA s’est dit prêt lundi à se rendre en Ukraine et Russie cette semaine pour “poursuivre les consultations” sur la question sensible de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia. “Cette guerre doit cesser. Mais avant cela, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter un accident nucléaire qui ajouterait une tragédie à la souffrance”, a déclaré Rafael Grossi. “S’il arrive quelque chose, nous ne pourrons pas blâmer une catastrophe nucléaire mais notre propre inaction”, a-t-il ajouté.

Le dirigeant prône notamment prône la mise en place d’une zone de sécurité autour du site, avec un engagement des deux parties à “ne pas attaquer ou bombarder la centrale”. “C’est possible et il faut le faire. Je suis prêt à poursuivre les consultations dans les deux pays cette semaine afin de protéger la centrale” et de “stabiliser une situation tout simplement inacceptable”, martèle-t-il.

Pour rappel, la centrale de Zaporijia, la plus grande d’Europe, est occupée par les troupes russes depuis le 4 mars. Le complexe a été visé à de nombreuses reprises par des bombardements ces derniers mois.

Washington débloque une nouvelle aide pour Kiev, destinée à financer ses forces de l’ordre

Les Etats-Unis ont annoncé cet après-midi une nouvelle aide de 457,5 millions de dollars à l’Ukraine pour financer sa police, ses gardes-frontières et les policiers chargés d’enquêter sur les crimes de guerre. « Les Etats-Unis se tiennent au côté du peuple ukrainien et restent déterminés à soutenir une Ukraine démocratique, indépendante et souveraine », a justifié le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué annonçant cette aide.

Cette nouvelle tranche, qui porte à 645 millions de dollars l’aide totale des Etats-Unis au financement des forces de l’ordre ukrainiennes, s’ajoute aux milliards de dollars d’aide militaire que Washington a déjà débloqué pour Kiev. « Nos envois d’équipements de protection, de matériel médical et de véhicules blindés ont nettement réduit le nombre de morts parmi les civils ukrainiens et leurs défenseurs », a affirmé M. Blinken.

 

 

les commentaire

Laisser un commentaire