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ALGÉRIE/ POLITIQUE : Mort de Fekhar Kamel Eddine : le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève saisi dans les prochains jours

Par A.B.-- 31-Mai-2019 6489

ALGÉRIE/ POLITIQUE : Mort de Fekhar Kamel Eddine : le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève saisi dans les prochains jours

 

Algériens Sans Frontières vient d’apprendre le décès du Dr FEKHAR Kamel Eddine,
militant des droits de l’homme en Algérie. Très attristés par ce décès, les membres d’Algériens Sans Frontières présentent leurs sincères condoléances à sa femme, ses enfants et toute sa famille.

Dr FEKHAR Kamel Eddine était détenu depuis le 31 mars 2019 sur ordre et sous des
chefs d’inculpations qui lui sont étrangers. Or, son seul tort avait été d’oser dénoncer
l’aliénation des droits humains et la discrimination de la communauté mozabite.

L’Algérie avait pourtant ratifié la Convention Européenne des Droits de l’Homme en
s’engageant à défendre l’esprit de celle-ci pour l’avènement d’un monde où les êtres
humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et la misère. Affaibli suite à une grève de la faim, FEKHAR est décédé dans le pavillon carcéral de l’hôpital de Blida. Il y a subi des traitements inhumains. Il s’agit ni plus ni moins d’une
mort programmée.

Cet assassinat politique témoigne de l’arbitraire de la justice algérienne. Des magistrats
agissent sur ordre et entravent le fonctionnement de la justice en faisant passer leurs
intérêts propres avant celui de la société et font fi du serment d’indépendance et d’
impartialité qu’ils ont prêté au nom du peuple Algérien.

De nombreux magistrats ont pourtant reconnu la déliquescence du pouvoir judiciaire :
ils ont manifesté aux côtés du peuple pour le retour à un état de droit et à une justice
indépendante. Ainsi de nombreuses décisions entachées de partialité ont conduit
injustement à des poursuites, des condamnations et des privations de liberté
manifestement illégales. C’est un aveu exceptionnel qui témoigne de la tragédie des sans voix. FEKHAR et toutes les victimes du système sont des sans voix.

Sans voix, parce qu’elles ne disposent pas de la liberté d’expression.
Sans voix, parce qu’elles réclament justice et qu’on refuse de les entendre.
Sans voix, parce que, comme FEKHAR, TAMALT Mohamed et YETTOU Ramzy ont ne les
entendra plus.

ASF condamne fermement cette forme de répression indigne de l’Algérie, de même
qu’elle condamne les coupables de ce crime abject qui auront tôt ou tard à répondre
personnellement de leurs actes en Algérie ou dans quelque pays où ils auront à
séjourner dans le futur. Interpellé début mai par des avocats membres d’ASF concernant les décisions arbitraires et le sort des détenus de circonstances, le Ministre de la Justice s’est limité à  une déclaration prometteuse qu’il serait urgent de voir appliquée bien que dans le contexte actuel, il est utopique de prétendre à un procès équitable.

Il n’empêche qu’il est impératif que des poursuites soient d’ores et déjà engagées à
l’encontre des responsables de la mort du Dr FEKHAR. L’intégrité physique et psychologique de nombreuses victimes du système est toujours menacée notamment celle des détenus : Hadj Ghermoul, Hachemi Liitim, Ahmed Belkacimi, Ahmed Baba Nedjar, Abdellah Benaoum, Ben Hadid Hocine, Allout Omar, Khiyar Tadriss, Tachaibt Noredine, Baouchi Affari, Bencheikh Aissa, Bassim Brahim, Gueddouh Salah. La liste est longue.

Pour alerter l’opinion internationale sur ce qui se passe en Algérie, ASF saisira dans les
prochains jours le Comité des Droits de l’Homme à Genève pour dénoncer les violations
manifestes des libertés civiles et politiques.

Tout comme le peuple algérien, ASF affirme son profond attachement aux libertés
fondamentales sensées constituer les assises de la justice dont l’existence repose
essentiellement sur un régime politique véritablement démocratique.
Votre mort, Dr FEKHAR, ne sera pas vaine. Reposez en paix.

Le 30 Mai 2019,  Algériens Sans Frontières

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