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ALGÉRIE/ POLITIQUE : RÉACTIONS AU REPORT DES ELECTIONS DU 4 JUILLET

Par Y.B.-- 02-Juin-2019 784

ALGÉRIE/ POLITIQUE : RÉACTIONS AU REPORT DES ELECTIONS DU 4 JUILLET

FFS : Le FFS a dénoncé, ce dimanche 2 juin, la tentation du pouvoir « à gagner plus de temps » en projetant de prolonger l’exercice du chef d’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah qu’il considère comme « illégitime et impopulaire ».

« Cette énième parade désespérée ne fera que renforcer notre engagement et celui du peuple algérien à entretenir cette formidable révolution afin d’imposer la véritable issue à ce marasme politique qui passera inévitablement par l’amorce d’une transition démocratique», écrit le FFS dans un communiqué signé par Hakim Belahcel, après l’annonce du Conseil constitutionnel de l’impossibilité de tenir l’élection le 04 juillet prochain, laissant le soin à Bensalah de convoquer de nouveau le corps électoral.

Selon le FFS, le « pouvoir réel » a été contraint d’annuler « le simulacre électoral ». « Pourtant, le FFS avait alerté, à temps, sur le danger et l’impossibilité d’imposer un autre coup de force électoral à un peuple résolu à parachever sa révolution et la faire aboutir à une transition démocratique, prélude à l’avènement de la deuxième République », rappelle le parti.

«Ce recul significatif des décideurs est la consécration de plusieurs semaines de mobilisation et de détermination populaires. C’est un autre acquis à mettre en valeur et à consolider », se réjouit-il. Cependant, le FFS estime que «le chemin reste encore long pour concrétiser toutes les revendications légitimes du peuple algérien ».

RAJ : Report de la présidentielle, la réaction de Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ : « Un autre acquis de la mobilisation pacifique des algériennes et des algériens, le pouvoir a été dans l’obligation d’annuler une autre fois les élections présidentielles, le Conseil constitutionnel viens d’annoncer l’impossibilité de la tenue de l’élection présidentielle en date du 04 juillet. C’est une victoire importante mais elle n’est pas définitive, car le pouvoir va malheureusement continuer à imposer sa feuille de route avec un autre probable report de ces élections avec les mêmes mécanismes et symboles de ce système rejetés par le peuple malgré que la constitution algérienne n’a pas prévu cette situation inédite en Algérie.  Le pouvoir doit se rendre compte que les élections présidentielles n’est pas une fin en soi et ne constitue pas une solution à la crise politique que vit l’Algérie, la période de transition démocratique est inéluctable. En parallèle, la mobilisation pacifique et permanente doit se poursuivre, c’est notre seul garant face à ce pouvoir qui continue à ignorer le peuple algérien et son aspiration à la liberté et à la démocratie. »

– Fatiha Benabou :

Cette issue était prévisible, selon Fatiha Benabou, experte en droit constitutionnel, qui estime que « Bensalah doit partir à la fin de son mandat qu’il tient en vertu de l’application de l’article 102 de la Constitution ».

Selon elle, la nouvelle période qui va s’ouvrir à l’expiration du mandat de Bensalah «  sera placée sous la houlette  des articles 7 et 8 de la constitution qui font référence à la souveraineté populaire, c’est le peuple qui est à l’origine du pouvoir qui doit décider ».

Fatiha Benabou préconise « la tenue d’une conférence nationale le plutôt possible pour un dialogue inclusif qui doit regrouper les représentants du Hirak, de la société civile, des partis politiques afin de désigner et d’investir une commission chargée de préparer la prochaine élection présidentielle, cette même constitution forte de sa légitimité va à son tour désigner un présidium pour diriger le pays, en attendant l’élection du nouveau président de la République ».

Le présidium qui doit succéder à Bensalah, en vertu de l’article 104 de la constitution, « ne peut ni remanier le gouvernement en fonction ni limoger le Premier ministre, sauf s’il est candidat à la présidentielle, mais il peut également démissionner pour des convenances personnelles ».

Une certaine exégèse de l’article 103 de la constitution a laissé entrevoir la possibilité de la prolongation du mandat de Bensalah pour une période de 60 jours supplémentaires, ce qui nous conduirait au 4 septembre.

« L’article 103 parle de prolongation de la période en cas de décès d’un des deux candidats qualifiés au second tour, mais en l’occurrence on est pas dans ce cas, mais face à une impossibilité de tenir l’élection. Les partisans de cette lecture de l’article 3 font un raisonnement par analogie qui est valable dans le Fikh (jurisprudence), mais pas dans le droit positif. », souligne Fathia Benabou.

Djamel Zenati sur son compte Facebook : « En prolongeant l’intérim de Bensalah, le Conseil constitutionnel outrepasse ses missions de juge de droit. On est hors légalité ».

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