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Guerre en Ukraine : Le Kremlin dément à nouveau tout crime de guerre et qualifie de « mensonge » la découverte de centaines de corps à Izioum

Par Y.B.-- 19-Sep-2022 3

Le Kremlin a qualifié lundi de « mensonges » les informations sur la découverte de centaines de corps enterrés et d’une fosse commune à Izioum, dans l’est de l’Ukraine, après le retrait des forces russes de la région.

« C’est un mensonge. Nous allons bien sûr défendre la vérité dans cette affaire », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « C’est le même scénario qu’à Boutcha », a-t-il encore affirmé, en référence à cette autre ville ukrainienne, située près de Kiev, où les forces russes ont été accusées d’avoir commis des exactions après la découverte de plus de centaines de corps de civils dans les rues, en avril.

Selon les autorités ukrainiennes, plus de 440 tombes et une fosse commune ont été retrouvées la semaine dernière près d’Izioum, au milieu d’une forêt de pins en lisière de cette ville reprise par l’armée de Kiev à celle de Moscou. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé, vendredi, les crimes d’une armée de « tortionnaires ».

D’après le gouverneur régional, Oleh Synehoubov, « quatre cent cinquante corps de civils portant des traces de mort violente et de torture », soit « 99 % » des corps exhumés vendredi, ont été recensés.

Lundi, le porte-parole du Kremlin a par aileurs assuré que la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par la Russie, faisait « partie intégrante du territoire de la Russie », après que des responsables ukrainiens eurent répété vouloir mettre fin à l’« occupation » russe. « Toute visée sur le territoire russe recevra une réponse appropriée », a ajouté M. Peskov.

Le maire de la ville de Donetsk accuse l’Ukraine d’une frappe « punitive » sur sa ville ayant tué au moins 13 civils

Une attaque menée par l’armée ukrainienne sur la ville de Donetsk, capitale de la zone séparatiste du même nom, a tué 13 civils, a affirmé le maire prorusse de la ville, Oleksi Koulemzine sur Telegram : « Selon des données préliminaires, 13 civils ont été tués à la suite d’un bombardement punitif sur la place des Commissaires-de-Bakou ».

Il précise que « le nombre de blessés » lors de cette frappe « est toujours en train d’être établi ». « Neuf obus de calibre 155 ont été tirés depuis le village de Netaïlove », a-t-il précisé, appelant la population à « ne sortir que si c’est absolument nécessaire ».

L’Ukraine accuse la Russie de bombarder la centrale nucléaire de Pivdennoukraïnsk

La compagnie publique ukrainienne Energoatom a accusé, lundi, l’armée russe d’avoir bombardé le site de la centrale nucléaire de Pivdennoukraïnsk, dans la région de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine, « le 19 septembre à 0 h 20 », heure locale. Mais, selon elle, les réacteurs n’ont pas été touchés et fonctionnent normalement.

Une explosion s’est produite à 300 mètres des réacteurs et a endommagé des bâtiments de la centrale, a précisé l’exploitant dans un communiqué. La frappe a soufflé une centaine de fenêtres dans le bâtiment de la centrale et provoqué un bref débranchement de trois lignes de haute tension, selon la même source.

« Actuellement, les trois réacteurs de la centrale fonctionnent en régime régulier », a toutefois assuré l’opérateur public, selon lequel le bombardement n’a pas fait de morts ni de blessés. Le bombardement aurait aussi endommagé une centrale hydroélectrique proche et des lignes électriques.

« La Russie met en danger le monde entier. Nous devons l’arrêter tant qu’il n’est pas trop tard », a réagi sur Telegram le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a diffusé une vidéo de surveillance en noir et blanc d’une grosse explosion.

Lors de l’Assemblée générale des Nations unies, l’Ukraine va plaider pour la création d’une cour chargée de juger les crimes d’agression

Après la découverte de 445 tombes et d’une fosse commune dans la ville d’Izioum, tout juste libérée de l’armée russe, le débat devrait animer les coulisses de l’Assemblée générale des Nations unies, qui s’est ouverte dimanche à New York et qui se tiendra jusqu’au 27 septembre.

Le gouvernement ukrainien va, en effet, s’appuyer sur ces révélations macabres,  à l’origine de multiples condamnations en Europe et aux Etats-Unis, pour plaider en faveur de la création d’une nouvelle Cour internationale chargée de juger les crimes d’agression.

Deux autres sujets devraient être au cœur des discussions onusiennes. La sécurisation de la centrale nucléaire de Zaporijia, et une proposition de plan de paix portée par le Mexique et critiquant l’« inefficacité politique » des Nations unies (ONU). Une initiative fustigée par l’Ukraine.

Vendredi, les Nations unies ont autorisé de façon exceptionnelle le président ukrainien à s’exprimer par l’intermédiaire d’un message vidéo lors de l’Assemblée générale annuelle de l’organisation, malgré l’opposition de la Russie.

Dès ce lundi, la Pologne et les trois Etats baltes restreignent l’entrée de ressortissants russes sur leurs sols

La liste des sanctions contre Moscou s’est encore allongée ce lundi. Dès ce 19 septembre, la Pologne et les trois Etats baltes restreignent l’entrée sur leur sol de ressortissants russes porteurs de visas européens, « voyageant pour des raisons touristiques, culturelles, sportives ou professionnelles ».

Les premiers ministres de Pologne, Lituanie, Lettonie et Estonie avaient fait connaître cette décision le 8 septembre dans la logique d’ « approche régionale commune ». Dans une déclaration, ils signifiaient leur inquiétude « face à l’afflux important et croissant de ressortissants russes dans l’UE ». « Nous pensons que cela devient une menace grave pour notre sécurité publique et pour l’ensemble de la zone Schengen », ajoutaient-ils.

Des exceptions seront toutefois faites pour différentes catégories, notamment les « dissidents », les « cas humanitaires », les motifs familiaux et les titulaires de permis de résidence dans l’Union européenne. « Nous continuons d’affirmer la nécessité de soutenir les opposants au régime de Poutine et de leur offrir des possibilités de quitter la Russie », soulignaient les quatre Etats dans leur déclaration. Mais « il est inacceptable que les ressortissants d’un pays agresseur puissent voyager librement dans l’UE, quand dans le même temps des personnes en Ukraine sont torturées et assassinées ».

 

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