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Guerre en Ukraine : Nouveaux bombardements à Kharkiv ; le pont de Crimée en feu

Par Y.B.-- 08-Oct-2022 0

Un responsable de Crimée accuse les « vandales ukrainiens », Moscou déplore la « nature terroriste » de Kiev

Le chef de l’« assemblée de Crimée », le parlement régional installé par la Russie, Vladimir Konstantinov, a dénoncé une action « des vandales ukrainiens », à propos de l’explosion sur le pont de Kertch. Les autres responsables russes se sont montrés plus prudents pour l’instant.

L’Ukraine n’a fait aucun commentaire officiel, mais plusieurs responsables ont réagi sur les réseaux sociaux. « La crimée, le pont, le début », a ainsi écrit Mikhaïlo Podoliak, un conseiller du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur Twiter. « Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être rendu à l’Ukraine. » Le secrétaire du conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien, Oleksi Danilov, a publié une vidéo de l’incendie des citernes accompagnée de la chanson Happy Birthday Mister President, de Marilyn Monroe, au lendemain de l’anniversaire de Vladimir Poutine.

« La réaction du régime de Kiev sur l’endommagement d’une infrastructure civile démontre sa nature terroriste », a réagi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, cité par les agences de presse russes.

Des images spectaculaires de l’explosion

De nombreuses photos et vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent la puissance de l’explosion sur le pont de Crimée, qui a provoqué l’embrasement d’un train de citernes, sur la partie ferroviaire. Sur le pont routier, deux voies se sont effondrées partiellement dans la mer, comme le montrent des vidéos.
L’Ukraine ironise sur le pont de Crimée

Le ministère ukrainien de la Défense a comparé cette attaque à celle qui a coulé du croiseur Moskva en mer Noire en avril, autre « symbole du pouvoir russe en Crimée ukrainienne ». « Qu’est-ce qui vous attends encore, les russkofs ? », a-t-il écrit de manière injurieuse sur Twitter.

Les services de sécurité de Kiev (SBU) ont de leur côté publié sur Telegram des vers détournés du poète ukrainien Taras Chevtchenko sur « le Soleil qui se lève sur le pont en feu ». « Aujourd’hui est une parfaite occasion pour réviser quelques poèmes de Taras Chevtchenko », a ironisé le SBU.

La poste ukrainienne a, elle, annoncé se préparer à imprimer des timbres à l’effigie du « pont de Crimée, ou, plus exactement, de ce qu’il en reste ». La poste ukrainienne avait déjà imprimé des timbres pour célébrer la destruction du croiseur Moskva et d’autres montrant un tank russe se faisant remorquer par un tracteur ukrainien.

Pour la présidence ukrainienne, l’explosion sur le pont de Crimée suggère une « piste russe »

La présidence ukrainienne a suggéré samedi que l’explosion était le résultat d’une lutte interne dans les cercles du pouvoir à Moscou. « Il convient de noter que le camion qui a explosé, selon toutes les indications, est entré sur le pont du côté russe. C’est donc en Russie qu’il faut chercher les réponses (…) tout cela indique clairement une piste russe », a écrit sur Twitter le conseiller du président Volodymyr Zelensky, Mykhaïlo Podoliak.

Une enquête criminelle ouverte après l’explosion sur le pont de Crimée

Le Comité d’enquête russe a déclaré samedi avoir ouvert une enquête criminelle concernant l’explosion qui a gravement endommagé le pont reliant la Crimée annexée par Moscou au continent, et qui a été causé par un véhicule. Des enquêteurs ont été envoyés sur place.

En parallèle, le porte-parole du Kremlin a annoncé à l’agence de presse RIA Novosti que Vladimir Poutine avait ordonné la formation d’une commission gouvernementale pour établir les faits.

Selon le Comité antiterroriste, deux voies routières sont endommagées, mais l’arche du pont n’est pas touchée. Le trafic automobile et ferroviaire a été interrompu, mais les liaisons par ferry sont encore opérationnelles dans le détroit, selon l’agence de presse TASS.

Selon les autorités russes, l’incendie est dû à « l’explosion d’un camion »

Le Comité national antiterroriste russe, citée par les agences de presse russes, affirme que l’incendie du pont reliant la Crimée à la Russie, survenu samedi matin, a été provoqué par l’explosion d’un véhicule :

« Aujourd’hui à 6 h 7 [7 h 7, heure à Paris] sur la partie automobile du pont de Crimée (…) un camion a explosé, ce qui a provoqué l’inflammation de sept réservoirs de carburant d’un train se déplaçant en direction de la péninsule de Crimée. Il y a eu un effondrement partiel de deux travées automobiles du pont. »

Le porte-parole du Kremlin a expliqué à l’agence de presse russe RIA Novosti que Vladimir Poutine avait ordonné la formation d’une commission gouvernementale pour établir les faits.

Vladimir Poutine ordonne un renforcement de la sécurité autour du pont de Crimée

Dans un décret publié quelques heures après l’explosion survenue sur le pont de Kertch qui relie la Crimée à la Russie, Vladimir Poutine a déclaré que les services de sécurité du FSB seraient chargés de renforcer les mesures de protection autour de cette zone. Ce pont constitue une ligne de ravitaillement cruciale pour les forces russes afin de garder leur contrôle sur les territoires occupés du sud de l’Ukraine. Le renforcement de la sécurité concerne aussi des infrastructures d’approvisionnement en électricité et en gaz naturel de la péninsule, a rapporté l’agence de presse russe Interfax.

Reprise du trafic ferroviaire sur le pont de Crimée

Peu après la reprise de la circulation automobile, le trafic ferroviaire a été rétabli sur le pont de Crimée. Selon la société Grand Service Express, qui fait circuler des liaisons entre la Crimée et la Russie, deux trains ont quitté la péninsule en début de soirée pour rejoindre Moscou et Saint-Pétersbourg. « Les trains passeront par le pont de Crimée », a déclaré la compagnie sur Telegram.

La circulation reprend sur le pont de Crimée

La circulation a été rouverte aux voitures sur le pont de Crimée, endommagé quelques heures plus tôt par l’explosion d’un camion piégé. « La circulation des véhicules sur le pont de Crimée a commencé. La circulation est désormais ouverte pour les voitures et les bus, avec des procédures d’inspection complètes », a fait savoir, sur la messagerie Telegram, le chef de la « république de Crimée », Sergueï Aksionov.

Les munitions américaines pour l’Ukraine atteignent leurs limites

L’armée américaine ne pourra bientôt plus fournir à l’Ukraine les équipements de pointe qu’elle lui a donnés jusqu’ici, ses réserves arrivant à leurs limites notamment en termes de munitions, selon les responsables et des experts américains.

Les stocks américains de certains équipements « atteignent les niveaux minimaux nécessaires à la planification et la formation », et le réapprovisionnement des stocks à leur niveau d’avant l’invasion russe de l’Ukraine pourrait prendre « plusieurs années », selon Mark Cancian, du Center for Strategic and International Studies (CSIS).

Des équipements plus anciens sont disponibles et « ils représenteront une part de plus en plus importante des transferts » à l’avenir, ajoutait dans une note récente cet ancien colonel du corps des marines qui fut responsable des achats d’armement du Pentagone de 2008 à 2015.

Les Etats-Unis sont de loin les premiers donateurs d’armement à l’Ukraine depuis l’invasion du pays par la Russie, le 24 février, avec plus de 16,8 milliards d’assistance militaire à Kiev.

« Nous sommes en train de tirer des leçons » sur les besoins en munitions de l’armée américaine dans un conflit entre grandes puissances, qui sont « bien supérieurs » aux prévisions, a reconnu un militaire américain sous le couvert de l’anonymat.

L’industrie de défense américaine, qui a été forcée de réduire sa production de façon drastique dans les années 1990, lorsque les Etats-Unis ont voulu récolter les bénéfices de la paix après l’effondrement de l’URSS, s’est ultraconcentrée pour amortir le choc.

Le nombre de groupes de défense et de construction aéronautique est passé de 51 à 5 en quelques années. Aujourd’hui, le gouvernement américain doit convaincre l’industrie de rouvrir des chaînes de montage et de relancer des productions qui avaient été abandonnées, comme celle des missiles antiaériens Stinger, dont la production a cessé en 2020.

L’Ukraine peut-elle reprendre Kherson ?

Volodymyr Zelensky revendique la reprise de centaines de kilomètres carrés, avec une poussée dans le sud du pays ces derniers jours. Mais l’armée ukrainienne peut-elle vraiment reprendre Kherson, capitale régionale occupée par la Russie depuis huit mois ? Notre journaliste Xavier Regnier s’est penché sur la question.

Le bilan des bombardements à Zaporojie grimpe à 14 morts

Au moins 14 personnes sont mortes jeudi lors de bombardements dans la ville de Zaporojie, qui avait été frappée au petit matin par sept missiles, a-t-on appris de source officielle ukrainienne. « De tristes nouvelles continuent de nous parvenir grâce à l’analyse des débris sur les bâtiments touchés par l’attaque. À cette heure, le nombre de morts est déjà passé à quatorze », a indiqué vendredi soir sur Telegram Anatoly Kourtev, le secrétaire du Conseil de la ville de Zaporojie.

Le premier bilan était jeudi d’un mort et sept blessés. Vendredi, les services de secours ukrainiens l’avaient déjà remonté à onze morts. Sept missiles avaient frappé jeudi à 5 heures Zaporojie, dont trois avaient touché le centre-ville. Un immeuble donnant sur la principale artère de cette ville industrieuse avait été presque intégralement soufflé. Sur cinq étages, seul le rez-de-chaussée tenait encore debout. Le reste n’était que gravats.

Le FMI débloque 1,3 milliard de dollars de financement d’urgence pour l’Ukraine

Le Fonds monétaire international (FMI) va débloquer 1,3 milliard de dollars de financement d’urgence à destination de l’Ukraine via son nouvel instrument d’aide pour faire face aux chocs alimentaires, a annoncé vendredi l’institution dans un communiqué. Cette nouvelle enveloppe vise à « soutenir l’Ukraine face à ses besoins urgents en termes de balance des paiements » mais également à « jouer un rôle catalyseur pour de futurs soutiens financiers de la part de donateurs et créanciers de l’Ukraine », a expliqué le FMI.

Le Fonds a par ailleurs souligné « les éloges mérités aux autorités pour avoir su maintenir la stabilité macroéconomique du pays dans ces circonstances extrêmement difficiles ». Fin septembre, la Banque mondiale avait également accordé 530 millions de dollars de soutien supplémentaire pour « faire face aux besoins urgents engendrés par l’invasion russe », portant l’ensemble de l’aide accordée par l’institution à 13 milliards de dollars depuis le début du conflit.

En difficulté sur le terrain, la Russie remplace le commandant de son offensive en Ukraine

L’armée russe a annoncé la nomination d’un nouveau commandant de son « opération militaire spéciale » en Ukraine, après une série de revers sur le terrain et de signes de mécontentement croissant au sein des élites au sujet de la conduite du conflit.

Il s’agit du général Sergueï Sourovikine, qui dirigeait jusque-là le groupement de « forces Sud » en Ukraine, selon un rapport du ministère russe datant de juillet. « Le général d’armée Sergueï Sourovikine a été nommé commandant du groupement combiné de troupes dans la zone de l’opération militaire spéciale » en Ukraine, a annoncé le ministère de la défense russe sur Telegram.

Le nom de son prédécesseur n’a jamais été révélé officiellement, mais selon les médias russes, il s’agissait du général Alexandre Dvornikov, lui aussi un vétéran de la deuxième guerre de Tchétchénie et commandant des forces russes en Syrie de 2015 à 2016.

Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de bombardements sur le site de la centrale de Zaporijia

Le ministère de la défense russe a imputé aux forces ukrainiennes la responsabilité des bombardements survenus près de la centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine. Plus tôt ce matin, l’opérateur ukrainien Energoatom attribuait ces frappes à Moscou, alors que « la dernière ligne de connexion [au réseau électrique] a été endommagée et déconnectée ».

« Au total, les troupes ukrainiennes ont tiré quinze roquettes depuis la localité sous leur contrôle de Marhanets dans la région de Dnipropetrovsk », a affirmé l’armée russe, confirmant la déconnexion de la ligne électrique. « Des générateurs Diesel de secours sont utilisés pour assurer le fonctionnement de la centrale nucléaire », a poursuivi Moscou, ajoutant mener des travaux de réparation. Bien que les six réacteurs de la centrale soient à l’arrêt, ils ont encore besoin d’électricité pour les fonctions vitales de refroidissement et de sécurité nucléaires. Selon l’autorité russe, le niveau de radiations à la centrale est « normal ».

Rafael Grossi, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), était à Kiev jeudi pour discuter de la mise en place d’une zone de protection autour de la centrale, visée régulièrement par des tirs ayant déjà provoqué plusieurs coupures de courant depuis le mois d’août et dont Russes et Ukrainiens se renvoient la responsabilité. « Nous continuons à dire ce qu’il faut faire, c’est-à-dire essentiellement éviter un accident nucléaire à la centrale, ce qui reste une possibilité très, très claire », avait-il fait valoir.

La centrale nucléaire de Zaporijia coupée de l’alimentation électrique externe

La centrale nucléaire de Zaporijia, située dans le sud de l’Ukraine, a perdu sa dernière source d’alimentation électrique externe en raison de nouveaux bombardements. Son refroidissement est désormais permis par le fonctionnement de générateurs d’urgence, a déclaré l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « La connexion a été coupée vers une heure du matin, heure locale », a précisé l’AIEA, qui appuie ses déclarations sur « des informations officielles en provenance d’Ukraine » ainsi que sur « des rapports de son équipe » de quatre experts présents dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe, dont la Russie a pris le contrôle.

Le site, dont les six réacteurs sont actuellement à l’arrêt, se procure « l’électricité dont il a besoin pour le refroidissement du réacteur et d’autres fonctions essentielles de sûreté et de sécurité nucléaires » uniquement grâce à ses générateurs Diesel, a ajouté l’organisme onusien dans un communiqué. Les générateurs ont chacun suffisamment de carburant pour au moins dix jours.

A l’aube, l’opérateur ukrainien de la centrale, Energoatom, a également écrit sur la messagerie Telegram que « la dernière ligne de connexion a été endommagée et déconnectée », en raison de bombardements russes.

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